La Kula
La Kula
Kula est le nom d’un système d’échanges de biens prestigieux mais sans aucune valeur économique directe pratiqué à l’est de la Nouvelle Guinée entre une vingtaine d’îles trobrians.Les échanges portent sur deux types d’objets : des colliers (soulava) et des bracelets de coquillages (mwali). La valeur de ces objets n’est ni utilitaire, ni décorative, mais strictement cérémonielle et symbolique.Le don comporte ses lois :
- On donne pour créer un lien spirituel entre les êtres, le donataire et le donateur sont engagés dans une relation de réciprocité à durée indéterminée, on n’est jamais quitte,
- La prestation impose de recevoir, de manifester ses émotions,
- Le don impose aussi, plutôt que de rendre, de donner à son tour.
Contrairement à nos civilisations, dans ces îles les échanges sont un phénomène social total : Mauss, dans sa théorie du don contre don des tribus primitives, explique que l’offrande d’un canoë prend de nombreuses significations: économique (pêcher), stratégique(faire la guerre), symbolique (attachement au monde), etc. Donner est un moyen de tout échanger en même temps.Dans son livre « donner et prendre, la coopération en entreprise », Norbert Alter dissèque ce que la kula et la coopération en entreprise ont en commun.. Il souligne un point important du don : « Donner suppose de pouvoir agir de manière libre ou relativement libre par rapport aux normes et aux principes de gestion en vigueur dans l’organisation. « Ne supprimons surtout pas les temps sociaux naturels dans l’entreprise. Bavarder c’est travailler, c’est coopérer en donnant du temps, du lien social indispensable à la compréhension réciproque qui permet la parfaite coordination dans l’action.